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REGISTRES D
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[i575]
«Et sy lesdittes usures, qui sont frequentes et ordinaires, ne sont recherchées jusques au vif et chas-tiéespar la. sévérité des loix, ne pourra l'estat de Marchandise entre autres aulcunement estre entretenu; et en adviendroit cy après plus grandz inconveniens, estant lesdittes usures l'ancien mal de la cité, comme dict Tacite, cause trés frecquente et ordinaire des troubles et cedittions.
«Les causes dessusdittes font perdre l'amytié et union qui estoict anciennement entre les villes de vostre Royaume, et la charité entre voz subjectz : chacune desquelles villes ne cherche à present que son interest particullier, et ne se donnent peine ny soing de conferer au bien publicq de ce Royaume par union, consentement et correspondance de vo-lunlté : dont ensuict la dispersion et dissolution des Monarchies, comme nous sommes enseignez par la Loy divine et raisons polilicques.
«Toutes lesquelles plainttes et justes dolleances, Sire, pourroient estre facilement dillatées de vive voix ou par escript, estant le champ et subject bien fort ample, et méritant chacune desdittes plainttes et dolleances ung traitté particulier.
"Mais d'aultant que sommes bien assurez que tousjours avez médité les choses immortelles plus que les mortelles, qui est ung des principaulx moiens pour conserver vostre Septre et Couronne comme disoit Chilo l'un des sept Sages de la Grèce, et que vous estes estably sur nous pour faire jugement et justice, ayant une loy à laquelle vous vous assub-jettisséz volunttairemenl, non loy escripte en quelques livres ou sur quelque bois, comme disoit Plutarque, mais la raison vive imprimée en vostre cueur, tousjours demeurant avec vous, tousjours vous conservant et jamais ne vous abandonnant sans conduite : qui est, pour parler en vray Chrestien, l'esprict et grace de Dieu; aussy que sçavez trop mieulx que les Roys qui ont aymé la vraye religion et pieté et qui se sont estudiez de plaire a Dieu
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lément inventées es fermes f1', esquelles on n'a jamais voullu recevoir les naturelz françoys encores qu'ilz aient offert meilleure condition'2'; desquelles fermes les fermiers obtiennent diminutions et rabais en pur don et sans aulcune veriffication de perte, contre toute forme de justice, etde sommes notables comme Lm livres pour une fois'3'.
«Dont advient, Sirf,, que les rentes de la Ville qui sont assignées sur lesdittes fermes et aides ne peuvent estre paiez, tant au moien desdictz rabais qne faulte d'assignations et remplassemens, nonobstant les remonstrances, qui vous s'ont ordinairement faittes par les ministres de vostre Justice et offices de vostreditte Ville pour l'entretenement de voz contratz et seurrelté de la foy publicque.
"Et encores, y n ung nombre infiny de marchans estrangers en ceste ville de Paris, qui ostent tous moiens à vostre naturel subject de pouvoir traficquer.
«Au regard des Bourgeois vivans de leurs rentes el revenu, ilz ne joïssent aulcunement de leurs biens ;i cause de la licence effrénée de vostreditte Gendarmerie et soldatz, par laquelle toutes leurs fermes sont pillées et destruittes.
« Ung bon nombre de voz Officiers, qui ont achepté chèrement leurs estatz et offices, sont pauvres et nécessiteux, y aians mis la plus grande partie de leurs biens et substance. Et fault que vostre pauvre Peuple paie partie de l'émolument de leurs offices, n'ayans aulcuns desdictz Officiers autre moien de vivre.
«Au surplus, regnent les grandz et exécrables plasphemes (sic), les usures les plus judaïcques, et autres vices abhomminables en ce Royaume, aultant ou plus qu'ilz furent oncques; lesquelz doibvent estre sévèrement et en grande dilligence chastiez et extirpez : aultrement, n'est possible que puissions nous reconcillier à Dieu ny reslablir l'estat de vostre Royaume, sinon le réduisant au poinct qu'il estoit lors qu'il a flory.
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C La ferme imposée sur lés draps d'or, d'argent, de soie, etc, était primitivement destinée à fournir la somme de i5o,ooo livres demandée par Charles IX en tion : voir ci-dessus art. LIX, et cf. le résultat des Assemblées des 3o septembre et i3 décembre 1572 : ci-dessus, art. LXIII et XCIII.
(2) U est à remarquer, que la teneur de ce passage est en contradiction avec les termes du procès-verbal des Assemblées du 7 et du 16 mars 1.573, où il est dit que «laditte ferme auroit esté par plusieurs et diverses fois offerte aux marchans de soye de ceste «ville. . .; mais combien qu'ilz aient esté excitez de ia prendre et advertiz de l'incommodité et travail qu'ilz en recepvroient, si elle est «baillée à d'autres, neantmoings n'y auroient voullu entendre.. . v. De guerre lasse, le Bureau aurait accepté les offres du banquier florentin Ludovico Cretini; pour le détail, cf. ci-dessus art. CXII et CXV.
(1) Sur ce point particulier, cf. ci-dessus principalement les articles CCCCL1I1 et CCCCLXIII.
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